Dère

Dère possède trois autres continents connus en plus de l’Aventurie. Depuis cette dernière, si on part en direction de l’ouest sur la mer des Sept Vents, on atteint tôt ou tard le Pays de l’Or, nommé également Myranor par ses habitants. En quittant l’Aventurie par le sud, il est possible d’atteindre, après un long et dangereux voyage, une autre contrée que l’on pressent être elle aussi gigantesque, Uthuria, dite la Terre aux douze mille dieux. Au-delà de la mer des Perles, à l’est, on trouve la Terre des Géants, que les Tulamides appellent Rakshazar. Celle-ci est accolée au nord-est de l’Aventurie mais les deux continents sont séparés par le massif de l’Épée d’Airain, dont les puissants sommets culminent à plus de 10 000 pieds.

Avec la fin de la période du Crépuscule des fragments, qui a vu le sursaut du Nouvel Empire contre les héritiers de Borbarad, une ère toucha également à sa fin en Aventurie. Même s’il n’est pas certain que toutes les blessures des Terres sombres perverties par le pouvoir des démons puissent être guéries, l’Empire et ses alliés, soutenus par de courageux héros, ont su s’imposer. La Transysilie reste entre les mains du lupin duc Arngrimm et la ville de ­Yol-Ghurmak ne redeviendra jamais plus Ysilia, depuis que le fragment d’Agrimoth a fusionné avec les lieux. La Marche du corbeau comme celle du Soleil et une grande partie de la Varunquie sont toujours dominées par les esprits et les morts-vivants. Mais les alliés ont réussi à porter un coup décisif contre les heptarques. Le fils de Dragon Khadan-Horas n’est pas resté inactif. Il a cherché pendant longtemps des moyens de détruire les fragments de la couronne des démons (234) pour briser leur pouvoir. Début 1039 CB, il amena le fragment de Charyptoroth dans le désert de Khôm pour l’éloigner de toute eau et mettre en œuvre un rituel préparé de longue date. L’inconcevable se produisit. Néanmoins, la destruction du fragment lui coûta une grande partie de ses pouvoirs, mais aussi presque la vie, murmure-t-on dans les salons de l’empire Horas. Peu de temps après, commençait la Chute des étoiles ( 232), un événement d’une telle importance cosmologique en Aventurie que certains érudits spéculent déjà sur un lien entre les deux événements.

En Aventurie, cinq niveaux sociaux déterminent les interactions sociales possibles et la position de la plupart des individus : appartenance à la haute noblesse, la noblesse ou à la basse noblesse, ainsi que les statuts libre et asservi. Les nobles appartiennent à la classe qui règne sur une grande partie de l’Aventurie et dominent les autres niveaux sociaux. Les personnes libres sont les citadins ordinaires, les riches paysans libres, mais aussi les habitants plus pauvres d’une région ou d’une ville. Les asservis sont soit des esclaves sans droit, possession de leur maître, soit des serfs qui vivent sur le domaine de leur seigneur et exécutent des travaux pour lui, lui étant liés. Il est tout à fait possible qu’un serf ou un esclave s’en sorte mieux avec un maître responsable qu’un mendiant libre. L’asservissement d’un homme est interdit selon la loi dans le Nouvel Empire et l’empire Horas et condamné par les Thorvalois épris de liberté, mais courant dans le Mhanadistan et dans de nombreuses cités-États du Sud.

Dans de nombreux royaumes de l’Aventurie, il est de coutume depuis les temps anciens que les seigneurs octroient une partie de leurs terres à leurs vassaux pour leur fidélité. La terre cédée ne l’est que partiellement, c’est une sorte de prêt appelé fief, qui est à l’origine du mot féodal. Le vassal devient le seigneur de la contrée qui lui a été confiée. Il doit pouvoir en répondre auprès de son seigneur, qui, selon le cas, doit de la même manière le faire à son propre seigneur, s’il en a un, que ce soit un comte, un duc ou l’impératrice directement. Il peut taxer la population qui doit l’approvisionner et, dans une certaine mesure, il peut édicter des lois et veiller à leur observation. En retour il jure fidélité et allégeance au seigneur féodal et protection à ses propres vassaux ou sujets. En période de guerre, il doit prêter assistance à son seigneur féodal, lui fournir des armes et des soldats. En même temps, il doit défendre la population qui lui est confiée. En contrepartie des taxes qu’il réclame de ses gens, il a le devoir de leur accorder protection face aux ennemis.

Havéna grand port commercial, Ville-Basse maudite (ville en ruines sous l’eau), palais princier, académie de guerriers Honneur de Ruada, école d’aspirants marins, deux temples de Thylos (un de 2 000 ans d'âge, un récent et splendide), île de Boron, pont de la Princesse Eìmer sur le Grand Fleuve, château des eaux Sourcefée, caverne de Lata, tortue géante sacrée de Thylos. Il est interdit de pratiquer la magie à Havéna. Néanmoins, son utilisation est depuis quelques temps moins stricte en ce qui concerne la magie de guérison. La population fidèle à Thylos, éprise de liberté, ayant le sens des affaires, méfiance vis-à-vis de la magie, mais aussi des Marches du Nord jugées hostiles, perception mitigée de l’impératrice et de l’Empire.